Apprendre à chainer ses pédales d’effets

Dans cet article, on va t’apprendre à chainer correctement ton pedalboard ! Pour savoir dans quel ordre placer tes pédales d’effets, et surtout pourquoi en fonction du son que tu veux obtenir.

anatomie d’un ampli

Avant de commencer à parler pédales d’effets, on va s’intéresser à ce qui constitue un ampli. Comme ça on pourra comprendre le but de la boucle d’effets, et quelles pédales mettre dedans.

le preamp

Le premier étage que l’on trouve, lorsque l’on se branche dans le IN de l’ampli, c’est le préampli. Cet étage va être en grande partie responsable du son de l’ampli. C’est les lampes de cet étage que l’on fait en général saturer en jouant sur le gain, faisant plus ou moins cruncher l’ampli.

l’ampli de puissance

Après le préamp, on trouve l’ampli de puissance. Cet étage va simplement amplifier le signal, en le passant de quelques Volts à plusieurs centaines de Volts ! Les lampes peuvent aussi avoir une influence sur le son, même si le but n’est pas de les faire saturer comme le préamp. C’est là qu’on trouve les 6L6, EL34, EL84…

le transfo de sortie

Après l’étage de puissance, on trouve un transformateur. Ce transfo a pour but de transformer la haute tension en haut courant. On va donc avoir le signal de plusieurs centaines de volts en entrée qui vient de l’ampli de puissance. En sortie du transfo, la tension est divisée d’un certain rapport pour atteindre quelques volts, mais le courant lui augmente, en étant multiplié par ce même rapport.

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Ce fort courant va permettre d’aller enfin au haut parleur, qui va demander beaucoup de courant pour bouger. Le transfo n’a donc en théorie pas d’influence majeure sur le son de l’ampli.

le haut parleur

Enfin, on trouve le HP, qui va permettre de transformer le signal électrique en son audible. Chaque HP a une réponse en fréquence différente, ce qui fait qu’il a aussi une influence sur le son, restituant plus ou moins certaines fréquences.

le chainage des pédales d’effets

On attaque le placement des pédales ! On les a classé en plusieurs catégories. On va d’abord voir les pédales que l’on met avant l’ampli, puis celles dans la boucle d’effets.

avant l’ampli

les pédales vintage

De suite après la guitare, on va placer tout ce qui est pédales vintages. En particulier les fuzz type Fuzz Face, et certaines wah d’époque. Ces pédales sont en général très sensibles à l’impédance du signal d’entrée, et n’acceptent que l’impédance d’une guitare.

l’accordeur

Ensuite, on va pouvoir attaquer par un indispensable : l’accordeur ! Il a besoin du signal le moins modifié possible pour fonctionner correctement, et lire au mieux et le plus rapidement possible les notes que tu joues. L’idéal est même de le placer avant les pédales vintage, mais uniquement si il est true bypass et qu’on ne le laisse pas allumé pendant qu’on joue.

On peut aussi placer un buffer, qui va permettre de réduire les pertes d’aigus engendrées par le câble qui va de la guitare au pedalboard.

les pitch / octaver

Un peu comme pour les accordeurs, ces pédales ont besoin du signal le moins modifié possible pour fonctionner. On va donc placer ici tout ce qui est pitch shifter et octavers. Mais ils peuvent aussi offrir une texture différente en les plaçant dans la boucle d’effets.

sculpter le gain

Après les pitchs, on va placer tout ce qui permet de mettre en forme le signal avant l’étage de gain. Si on place une pédale de volume ou un boost ici, ils agiront sur le gain de l’étage suivant, mais ne changeront pas le volume ! Un peu comme le bouton de volume de la guitare. On peut aussi placer un EQ, qui agira sur les fréquences que l’étage suivant fera plus ou moins saturer. Tout ce qui est dans cet étage va permettre de sculpter le gain de l’étage suivant !

l’étage de gain

On attaque le dernier étage avant l’ampli : la saturation ! Il y a 2 façons de faire. Nous, on aime bien commencer pas les pédales avec les plus gros gains. Puis, finir par un overdrive transparent comme la Savage, avec très peu de gain, mais le volume poussé qui va attaquer fort les lampes pour faire ressortir tout le caractère de l’ampli.

En studio, certains ingés préfèrent faire l’inverse, car ça permet d’avoir moins de bruit de fond. Le mieux reste d’essayer !

Après les étages de gain, on va enfin rentrer dans l’ampli, pour attaquer son préampli ! C’est aussi un étage de gain, qui va faire saturer le signal. C’est pour ça qu’on le place ici !

la boucle d’effets

Après le préampli, on a passé les étages de gain, et on va trouver la boucle d’effets. Elle va permettre de placer des pédales directement après le préampli, avant d’aller à l’ampli de puissance.

modifier la dynamique

Après les étages de gain, auxquels on a laissé la meilleure dynamique possible, on va pouvoir rajouter un compresseur pour colorer le son, et ajouter du sustain clair. On peut aussi le placer avant les étages de gain, pour apporter davantage de sustain saturé, mais avec l’inconvénient de perdre en dynamique de jeu.

On va aussi pouvoir ajouter un noise gate après le compresseur, si on aime les grosses disto et que l’étage de gain ajoute trop de bruit de fond.

les effets de modulation

On attaque enfin la modulation ! D’abord tout ce qui est modulation d’amplitude avec phaser, vibrato et vibe. Ces effets vont jouer sur le contenu harmonique du signal. C’est donc intéressant d’avoir un signal avec un contenu harmonique important qui passe dans ces effets. Les effets de saturations rajoutant justement du contenu harmonique, on a donc l’habitude de placer les modulations après. On rajoute aussi ici les modulations temporelles, avec le chorus et le flanger.

les effets de volume

Ensuite, on va pouvoir attaquer tout ce qui va toucher au volume. Le tremolo, boost et pédale de volume ! On peut aussi placer un EQ qui va atténuer ou booster certaines fréquences cette fois en volume.

En plaçant ces effets ici, ils vont pouvoir réellement agir uniquement sur le volume. A l’opposé, si on les place avant les saturations, ils joueront sur le niveau d’entrée qui va plus ou moins faire saturer l’étage de gain, et donc agir plus sur le gain que le volume.

On peut aussi finir cette section par un buffer, qui va éviter les pertes que l’on peut avoir dans le câblage du pedalboard, engendrées par la succession de câbles et branchements entre toutes les pédales. On évite ainsi de perdre trop en aigus !

les effets temporels

Et on fini par les delay et reverb ! Le fait de les placer après les effets de volume va permettre de garder les répétitions du delay et le nappes de la reverb après avoir coupé le son avec la pédale de volume, sans faire une coupure nette.

Après ça, on a fini ! On retourne à l’ampli avec le retour de la boucle d’effets pour rentrer dans l’ampli de puissance.

résumé

Rien de mieux qu’un schéma pour résumer tout ce qu’on vient de dire !

Mais il ne faut pas oublier d’expérimenter aussi ! Il n’y a aucun risque de changer l’ordre des pédales, ou de les passer dans ou hors de la boucle d’effet. Une Wah sonnera beaucoup plus agressive si on la place après les gains, dans la boucle, mais sera moins exploitable à cause des variations de volume par exemple. D’autres préfèrent mettre leur phaser avant les gains. Le mieux c’est d’essayer !

Tu connais maintenant tout sur le chainage des pédales d’effets ! Si tu veux te lancer dans la conception de ton pedalboard, on a tout ce qu’il faut pour t’aider. Des patchs de qualité tout faits, ou à faire toi même à l’aide de nos articles, une gamme de pedalboards et même des alimentations ! De quoi te faire un board sur mesure !

On espère que cet article te sera utile. Si tu est curieux, tu peux jeter un oeil à nos autres articles, et t’abonner à la newsletter pour ne plus rien rater !