La Big Muff est l’une des pédales de fuzz les plus iconiques. Adoptée par de nombreux artistes notamment en rock indie, grunge, garage ou post rock par exemple. On peut citer parmi ses plus fervents défenseurs David Gilmour, Jack White, les Smashing Pumpkins et bien d’autres.
tout d’abord, qu’est-ce que la big muff ?
En 1969 à New York, le fondateur d’Electro Harmonix Mike Matthews conçoit avec Bob Myer, travaillant chez IBM, une pédale de fuzz / distorsion qui est immédiatement devenue la référence de tous les musiciens à la recherche du plus gros son possible. Elle se repère facilement grâce un son très épais, plein de basses et des mediums bien creusés. Par ailleurs elle possède également une tenue de note ou « sustain » bien supérieure à sa concurrente de l’époque la Fuzz Face.
Techniquement ce n’est pas une fuzz mais une pédale de distorsion mais dans la pratique, grâce à ses deux étages de clipping, le son est tellement saturé et compressé que l’on peut la considérer comme une fuzz. Chez Electro Harmonix, elle se revendique fièrement comme « Distortion sustainer ». En ce qui concerne la technologie utilisée : tout est au silicium, que ce soit les transistors ou les diodes ! De nombreuses versions et rééditions ont été faites par Electro Harmonix, à chaque rocker sa Big Muff : certains préfèreront le côté « violon » de la Triangle, d’autre la puissance de la « Ram’s Head » par exemple. C’est l’heure de retracer l’histoire de cette fuzz incontournable !
Si vous souhaitez avoir une idée de ce que la Big Muff a dans le ventre, je vous conseille de regarder la vidéo ci-dessous :
l’origine de l’histoire de la big muff : Les états-unis
la triangle
La Triangle, ainsi surnommée en raison du placement de ses trois réglages en triangle plutôt qu’en ligne, est la première version qui a été commercialisée, de 1969 à 1972. Elle est réputée pour ses graves énormes et ses aigus plutôt doux, son gros son creusé mais bien défini malgré tout, des qualités apparemment contradictoires mais qui font la magie de cette première itération. La légende veut qu’elle ait été jouée par Jimi Hendrix, ce qui paraît tout à fait possible étant donné que le Voodoo Child avait tendance à vouloir tester tout ce qui pouvait lui passer sous le pied, et la Triangle était un grain tellement différent des fuzz qui existaient avant elle qu’il l’aura sans doute trouvée intéressante. On a aussi vu des Triangle au pied de Santana (le roi du sustain !) pour son troisième album, sur le board de David Gilmour pour sa tournée solo de l’album On An Island, chez Kevin Shields de My Bloody Valentine (le saint patron des shoegazers !), Robert Fripp de King Crimson à ses débuts et même John Lennon a acheté la sienne puisqu’il vivait à New York au début des années 70 !
la ram’s head
La Ram’s Head, fabriquée de 1973 à 1977, est surnommée ainsi en référence au logo Electro Harmonix, une petite tête de mouflon (ram en anglais) qui fait son apparition en bas à droite sur la pédale. C’est la version que l’on associe à David Gilmour puisque le génie de Pink Floyd l’a utilisée pour ses beaux solos à partir de 1976. C’est donc une Ram’s Head que l’on entend sur Animals et surtout The Wall, notamment sur le moment de bravoure “Comfortably Numb”. Ajoutez à ça le fait qu’il s’agit de la version préférée de J. Mascis de Dinosaur Jr., qui a lui aussi le chic pour développer de longs solos lyriques, et la Ram’s Head a donc la réputation d’être la plus riche en sustain, avec un grain chaud et rond et des aigus moins prononcés que la Triangle. Autrement dit, si vous avez une guitare avec des simples bobinages qui a tendance à être un peu mordante, et qu’en plus vous la branchez sur un ampli en son clean claquant, la Ram’s Head sera la meilleure façon de ne pas transpercer vos auditeurs avec un pic à glace sonore.
la red and black
À propos de pic à glace sonore, voici la Red & Black ! Il s’agit du visuel classique avec le symbole Pi en rouge sur fond noir, d’où le nom. C’est aussi avec cette version qu’arrive la police de caractère que l’on associe au modèle, et que vous retrouvez évidemment sur la Full Story. Ce visuel, qui est devenu un symbole à lui tout seul (repris par exemple par Mudhoney pour un tshirt resté célèbre), correspond en fait à trois circuits différents, le premier (1977-1978) très proche de la Ram’s Head, le deuxième (1978-1980) est surnommé Opamp (nous y viendrons), et le troisième correspond aux premières rééditions new-yorkaises de 2000. C’est cette dernière version qui nous a inspiré, à la fois pour son côté très brillant et agressif qui garantit que vous pourrez vous faire entendre dans le mix, mais aussi par rapport aux très nombreux artistes qui l’ont choisi. C’est un son moins raffiné que la Ram’s Head, mais bien plus efficace dans des contextes rock plus “basiques”. On la retrouve chez John Frusciante (Red Hot Chili Peppers), Jack White, The Edge, les Black Crowes, Arctic Monkeys, Mogwai et bien d’autres.
la opamp
Historiquement, la Opamp, sortie en 1978, conserve le même look Red & Black que la version précédente, mais avec un circuit radicalement différent. Elle fait appel à des amplificateurs opérationnels (dits Opamp) plutôt qu’à des transistors, pour un résultat sonore moins creusé dans les médiums, plus distorsion que fuzz et qui se prête mieux à la rythmique rock en palm mute. Pour dire les choses sans tourner autour du pot, la Opamp est devenue légendaire après avoir été utilisée comme base de son pour l’album classique Siamese Dream de The Smashing Pumpkins en 1993. Depuis, la Opamp est restée associée à cet énorme son riche et percutant à la fois, au point que la réédition récente de ce circuit a choisi un fond orange en référence aux citrouilles du nom du groupe. Billy Corgan, guitariste et leader des Smashing Pumpkins, a révélé que pour cet album il branchait sa Opamp sur un Marshall JCM-800 déjà saturé, et c’est sans doute pour cette capacité à se stacker avec grâce que la Opamp s’avère la plus pratique. Avec la Full Story, vous avez donc la possibilité de la stacker avec une Ram’s Head, et de booster le tout avec un treble booster… Prévenez votre ampli avant, ça risque de ne pas lui plaire !
le second souffle d’ehx / sovtek en urss
la civil war
En 1984, l’entreprise de Mike Matthews fait faillite et il s’exile en Union Soviétique, où il monte l’entreprise Sovtek (pour Soviet Technology). Il fabrique d’abord d’excellents amplis qui restent particulièrement prisés des fans de Marshall vintage, puis en 1991 il sort la Red Army Overdrive, qui devient la version Civil War de la Muff un an plus tard. Civil War, c’est le nom que l’on donne à la guerre de sécession américaine de 1861, le surnom a donc été donné à cause des deux couleurs de la pédale : bleu pâle qui évoque l’uniforme de l’Union et gris pour celui des confédérés. Toujours est-il que cette version est réputée pour son grain moins saturé avec plus de médiums et d’aigus que la Ram’s Head, sans pour autant tomber dans l’agressivité de la Red & Black. Ce n’est pas pour rien qu’elle était appelée “Overdrive” dans sa première version, puisqu’il s’agit sans doute de la version la plus douce, et de la meilleure pour un gros crunch bien joufflu. On la retrouve chez Thurston Moore (Sonic Youth), chez Jeff Tweedy (Wilco), chez Peter Buck (R.E.M.), David Gilmour (encore lui !) ou encore chez John Fogerty (Creedence Clearwater Revival), qui collectionne les Muff soviétiques toutes versions confondues.
la green russian
En 1994, le visuel des Sovtek a changé radicalement pour des boîtes massives et ultra solides avec un switch que l’on croirait tout droit sorti d’un lance-missile soviétique (c’était d’ailleurs la rumeur à l’époque, et Matthews s’est dépêché de ne pas la démentir). La couleur verte caca d’oie évoque aussi l’univers militaire, mais cette version est tout sauf disciplinée : c’est un son garage bien criard, un peu moins chargé en graves que les autres Muff, et surtout très direct et impoli dans son attaque. C’est un peu comme un petit ampli à lampes des années 50 poussé à fond, mais en plus facile à jouer et sans les pannes intempestives. Sa réputation a été faite lorsqu’elle a été choisie par Dan Auerbach des Black Keys qui l’a gardée au fur et à mesure des tournées, toujours branchée sur des amplis légèrement saturés. C’est aussi celle que l’on associe au son de Jack White, même si White lui-même obtient ce son avec ses amplis Silvertone et qu’il utilise sa propre Big Muff comme une grosse fuzz incontrôlable pour certains passages. C’est aussi la Green Russian qui a été choisie pour les sons bien crades et synthétiques de Robin Finck, le guitariste de Nine Inch Nails.
la black russian
La peinture utilisée sur la Green Russian étant d’assez mauvaise qualité et ayant tendance à s’abimer très facilement, Electro Harmonix passe en 1998 sur une nouvelle peinture noire, plus résistante. La Black Russian est donc la dernière version à avoir été fabriquée en Russie avant que la production ne soit relocalisée aux Etats-Unis. C’est aussi à ce jour la dernière version considérée comme une pédale de collection. Les circuits des Green et Black Russian sont censés être identiques mais au cours de nos tests nous avons quand même constaté des nuances importantes. Notre version est donc plus massive et chargée en graves. D’aucuns diraient que c’est la version idéale pour la basse, et l’utilisation d’une Black Russian par Chris Wolstenholme de Muse est un indice peu subtil du genre de son incroyable que vous pouvez en tirer. Sur une guitare accordée très bas c’est aussi redoutable, faîtes juste attention à ne pas manger trop lourd avant, ça retourne l’estomac.
le retour aux sources et l’enrichissement de la gamme big muff
Pendant ce temps, Mike Matthews et Electro Harmonix reviennent sur leurs terres d’origine, à New York. C’est depuis les Etats-Unis que sort alors une toute nouvelle série de Big Muffs : rééditions, revisite des modèles cultes ou ajout de fonctionnalités. Il commence par sortir la Big Muff NYC reissue, qui reprend à l’identique le circuit et le design de la Red and Black. Le changement le plus remarquable est certainement l’apparition de la LED.
Big Muff NYC reissue
Parmi la nouvelle gamme on peut par exemple citer la little Big Muff (sortie en 2006) qui est une réédition de la Red and Black en version compacte. La Bass Big Muff (2008), faite pour les basses mais qui fonctionne aussi très bien sur une guitare, qui se rapproche de la Green Russian. La Big Muff Tone Wicker est quant à elle sortie en 2009, elle intègre deux switches supplémentaires : un sert à bypasser la tone, l’autre ajoute un condensateur qui appuie encore plus sur les aigus. On a également toute une série de versions Deluxe qui intègrent d’autres fonctionnalités telles qu’un réglage de blend ou un potard de médium qui peut s’avérer utile pour jouer en groupe par exemple. On retrouvera ensuite la Big Muff dans des formats encore plus compacts avec la série Nano dont fait partie notamment la réédition de la OpAmp Big Muff, qui délaisse ses couleurs d’origine pour une nouvelle teinte orange rappelant les Smashing Pumpkins.
le marché actuel et les clones
Aujourd’hui on peut trouver une multitude de Big Muff, Electro Harmonix en ont proposé quasiment une trentaine à eux seuls. Encouragées par son circuit simple à modifier, de nombreuses marques ont fabriqué des clones. Parmi les plus connus : la Supa ToneBender ou la Ibanez OD-850 pour les vintage. On peut penser à la Earthquaker Devices Hoof fuzz ou encore la Battersea Distortion de chez ALH pour les clones récents.
Evidemment, on n’a pas pu s’empêcher de proposer aussi notre propre réinterprétation avec la Full Story, retraçant l’histoire de ces 7 versions mythiques grâce aux Tone Cards, avec de nombreuses autres fonctions supplémentaires.
4 replies to “L’histoire de la big muff à travers les ages”
chaillotthierry3
Salut l ‘ équipe Anasounds , et ben , la vidéo sur la Full Story m ‘ a tellement mis l ‘ eau à la bouche , que j ‘ ai passé ma commande dès le visionnage terminé ; encore BRAVO pour votre travail !!
Bonjour j’ai eu un énorme mal a trouver un magasin pouvant me la fournir le model collector full story , j’y suis arrivé après d’innombrables heures sur le net et ça en valait vraiment la peine le stackage de livraison me convient a merveille seul ou accoupler avec ma MXR TOMMORELLO POWER 50 un régal ayant des copies chinoise black rat , tubes screamer ts 9 ts 808 et silver horse et bien d’autres et en chaînant différents types de pédales ça sonne terrible mais aucune fuzz convainquante la full story le grall je joue sur un black star HT1 Métal avec différent type de guitare lp studio , CV Squier 50 ,1 marque Vintage type sg micro 57 , telecaster avec micro type Texas Special et type jazz master p 90 je suis au ange la pédale top pour moi même si je fais que de la musique de chambre je me régale , je m’éclate ,une jouissance un très grand merci pour ce produit exceptionnel un cadeau que je me suis fait pour mes 60 ans cordialement
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L’histoire de la big muff à travers les ages
La Big Muff est l’une des pédales de fuzz les plus iconiques. Adoptée par de nombreux artistes notamment en rock indie, grunge, garage ou post rock par exemple. On peut citer parmi ses plus fervents défenseurs David Gilmour, Jack White, les Smashing Pumpkins et bien d’autres.
tout d’abord, qu’est-ce que la big muff ?
En 1969 à New York, le fondateur d’Electro Harmonix Mike Matthews conçoit avec Bob Myer, travaillant chez IBM, une pédale de fuzz / distorsion qui est immédiatement devenue la référence de tous les musiciens à la recherche du plus gros son possible. Elle se repère facilement grâce un son très épais, plein de basses et des mediums bien creusés. Par ailleurs elle possède également une tenue de note ou « sustain » bien supérieure à sa concurrente de l’époque la Fuzz Face.
Techniquement ce n’est pas une fuzz mais une pédale de distorsion mais dans la pratique, grâce à ses deux étages de clipping, le son est tellement saturé et compressé que l’on peut la considérer comme une fuzz. Chez Electro Harmonix, elle se revendique fièrement comme « Distortion sustainer ». En ce qui concerne la technologie utilisée : tout est au silicium, que ce soit les transistors ou les diodes ! De nombreuses versions et rééditions ont été faites par Electro Harmonix, à chaque rocker sa Big Muff : certains préfèreront le côté « violon » de la Triangle, d’autre la puissance de la « Ram’s Head » par exemple. C’est l’heure de retracer l’histoire de cette fuzz incontournable !
Si vous souhaitez avoir une idée de ce que la Big Muff a dans le ventre, je vous conseille de regarder la vidéo ci-dessous :
l’origine de l’histoire de la big muff : Les états-unis
la triangle
La Triangle, ainsi surnommée en raison du placement de ses trois réglages en triangle plutôt qu’en ligne, est la première version qui a été commercialisée, de 1969 à 1972. Elle est réputée pour ses graves énormes et ses aigus plutôt doux, son gros son creusé mais bien défini malgré tout, des qualités apparemment contradictoires mais qui font la magie de cette première itération.
La légende veut qu’elle ait été jouée par Jimi Hendrix, ce qui paraît tout à fait possible étant donné que le Voodoo Child avait tendance à vouloir tester tout ce qui pouvait lui passer sous le pied, et la Triangle était un grain tellement différent des fuzz qui existaient avant elle qu’il l’aura sans doute trouvée intéressante.
On a aussi vu des Triangle au pied de Santana (le roi du sustain !) pour son troisième album, sur le board de David Gilmour pour sa tournée solo de l’album On An Island, chez Kevin Shields de My Bloody Valentine (le saint patron des shoegazers !), Robert Fripp de King Crimson à ses débuts et même John Lennon a acheté la sienne puisqu’il vivait à New York au début des années 70 !
la ram’s head
La Ram’s Head, fabriquée de 1973 à 1977, est surnommée ainsi en référence au logo Electro Harmonix, une petite tête de mouflon (ram en anglais) qui fait son apparition en bas à droite sur la pédale. C’est la version que l’on associe à David Gilmour puisque le génie de Pink Floyd l’a utilisée pour ses beaux solos à partir de 1976. C’est donc une Ram’s Head que l’on entend sur Animals et surtout The Wall, notamment sur le moment de bravoure “Comfortably Numb”. Ajoutez à ça le fait qu’il s’agit de la version préférée de J. Mascis de Dinosaur Jr., qui a lui aussi le chic pour développer de longs solos lyriques, et la Ram’s Head a donc la réputation d’être la plus riche en sustain, avec un grain chaud et rond et des aigus moins prononcés que la Triangle.
Autrement dit, si vous avez une guitare avec des simples bobinages qui a tendance à être un peu mordante, et qu’en plus vous la branchez sur un ampli en son clean claquant, la Ram’s Head sera la meilleure façon de ne pas transpercer vos auditeurs avec un pic à glace sonore.
la red and black
À propos de pic à glace sonore, voici la Red & Black ! Il s’agit du visuel classique avec le symbole Pi en rouge sur fond noir, d’où le nom. C’est aussi avec cette version qu’arrive la police de caractère que l’on associe au modèle, et que vous retrouvez évidemment sur la Full Story. Ce visuel, qui est devenu un symbole à lui tout seul (repris par exemple par Mudhoney pour un tshirt resté célèbre), correspond en fait à trois circuits différents, le premier (1977-1978) très proche de la Ram’s Head, le deuxième (1978-1980) est surnommé Opamp (nous y viendrons), et le troisième correspond aux premières rééditions new-yorkaises de 2000.
C’est cette dernière version qui nous a inspiré, à la fois pour son côté très brillant et agressif qui garantit que vous pourrez vous faire entendre dans le mix, mais aussi par rapport aux très nombreux artistes qui l’ont choisi. C’est un son moins raffiné que la Ram’s Head, mais bien plus efficace dans des contextes rock plus “basiques”. On la retrouve chez John Frusciante (Red Hot Chili Peppers), Jack White, The Edge, les Black Crowes, Arctic Monkeys, Mogwai et bien d’autres.
la opamp
Historiquement, la Opamp, sortie en 1978, conserve le même look Red & Black que la version précédente, mais avec un circuit radicalement différent. Elle fait appel à des amplificateurs opérationnels (dits Opamp) plutôt qu’à des transistors, pour un résultat sonore moins creusé dans les médiums, plus distorsion que fuzz et qui se prête mieux à la rythmique rock en palm mute.
Pour dire les choses sans tourner autour du pot, la Opamp est devenue légendaire après avoir été utilisée comme base de son pour l’album classique Siamese Dream de The Smashing Pumpkins en 1993. Depuis, la Opamp est restée associée à cet énorme son riche et percutant à la fois, au point que la réédition récente de ce circuit a choisi un fond orange en référence aux citrouilles du nom du groupe.
Billy Corgan, guitariste et leader des Smashing Pumpkins, a révélé que pour cet album il branchait sa Opamp sur un Marshall JCM-800 déjà saturé, et c’est sans doute pour cette capacité à se stacker avec grâce que la Opamp s’avère la plus pratique. Avec la Full Story, vous avez donc la possibilité de la stacker avec une Ram’s Head, et de booster le tout avec un treble booster… Prévenez votre ampli avant, ça risque de ne pas lui plaire !
le second souffle d’ehx / sovtek en urss
la civil war
En 1984, l’entreprise de Mike Matthews fait faillite et il s’exile en Union Soviétique, où il monte l’entreprise Sovtek (pour Soviet Technology). Il fabrique d’abord d’excellents amplis qui restent particulièrement prisés des fans de Marshall vintage, puis en 1991 il sort la Red Army Overdrive, qui devient la version Civil War de la Muff un an plus tard. Civil War, c’est le nom que l’on donne à la guerre de sécession américaine de 1861, le surnom a donc été donné à cause des deux couleurs de la pédale : bleu pâle qui évoque l’uniforme de l’Union et gris pour celui des confédérés.
Toujours est-il que cette version est réputée pour son grain moins saturé avec plus de médiums et d’aigus que la Ram’s Head, sans pour autant tomber dans l’agressivité de la Red & Black. Ce n’est pas pour rien qu’elle était appelée “Overdrive” dans sa première version, puisqu’il s’agit sans doute de la version la plus douce, et de la meilleure pour un gros crunch bien joufflu.
On la retrouve chez Thurston Moore (Sonic Youth), chez Jeff Tweedy (Wilco), chez Peter Buck (R.E.M.), David Gilmour (encore lui !) ou encore chez John Fogerty (Creedence Clearwater Revival), qui collectionne les Muff soviétiques toutes versions confondues.
la green russian
En 1994, le visuel des Sovtek a changé radicalement pour des boîtes massives et ultra solides avec un switch que l’on croirait tout droit sorti d’un lance-missile soviétique (c’était d’ailleurs la rumeur à l’époque, et Matthews s’est dépêché de ne pas la démentir). La couleur verte caca d’oie évoque aussi l’univers militaire, mais cette version est tout sauf disciplinée : c’est un son garage bien criard, un peu moins chargé en graves que les autres Muff, et surtout très direct et impoli dans son attaque. C’est un peu comme un petit ampli à lampes des années 50 poussé à fond, mais en plus facile à jouer et sans les pannes intempestives.
Sa réputation a été faite lorsqu’elle a été choisie par Dan Auerbach des Black Keys qui l’a gardée au fur et à mesure des tournées, toujours branchée sur des amplis légèrement saturés. C’est aussi celle que l’on associe au son de Jack White, même si White lui-même obtient ce son avec ses amplis Silvertone et qu’il utilise sa propre Big Muff comme une grosse fuzz incontrôlable pour certains passages. C’est aussi la Green Russian qui a été choisie pour les sons bien crades et synthétiques de Robin Finck, le guitariste de Nine Inch Nails.
la black russian
La peinture utilisée sur la Green Russian étant d’assez mauvaise qualité et ayant tendance à s’abimer très facilement, Electro Harmonix passe en 1998 sur une nouvelle peinture noire, plus résistante. La Black Russian est donc la dernière version à avoir été fabriquée en Russie avant que la production ne soit relocalisée aux Etats-Unis. C’est aussi à ce jour la dernière version considérée comme une pédale de collection. Les circuits des Green et Black Russian sont censés être identiques mais au cours de nos tests nous avons quand même constaté des nuances importantes.
Notre version est donc plus massive et chargée en graves. D’aucuns diraient que c’est la version idéale pour la basse, et l’utilisation d’une Black Russian par Chris Wolstenholme de Muse est un indice peu subtil du genre de son incroyable que vous pouvez en tirer. Sur une guitare accordée très bas c’est aussi redoutable, faîtes juste attention à ne pas manger trop lourd avant, ça retourne l’estomac.
le retour aux sources et l’enrichissement de la gamme big muff
Pendant ce temps, Mike Matthews et Electro Harmonix reviennent sur leurs terres d’origine, à New York. C’est depuis les Etats-Unis que sort alors une toute nouvelle série de Big Muffs : rééditions, revisite des modèles cultes ou ajout de fonctionnalités. Il commence par sortir la Big Muff NYC reissue, qui reprend à l’identique le circuit et le design de la Red and Black. Le changement le plus remarquable est certainement l’apparition de la LED.
Parmi la nouvelle gamme on peut par exemple citer la little Big Muff (sortie en 2006) qui est une réédition de la Red and Black en version compacte. La Bass Big Muff (2008), faite pour les basses mais qui fonctionne aussi très bien sur une guitare, qui se rapproche de la Green Russian. La Big Muff Tone Wicker est quant à elle sortie en 2009, elle intègre deux switches supplémentaires : un sert à bypasser la tone, l’autre ajoute un condensateur qui appuie encore plus sur les aigus. On a également toute une série de versions Deluxe qui intègrent d’autres fonctionnalités telles qu’un réglage de blend ou un potard de médium qui peut s’avérer utile pour jouer en groupe par exemple. On retrouvera ensuite la Big Muff dans des formats encore plus compacts avec la série Nano dont fait partie notamment la réédition de la OpAmp Big Muff, qui délaisse ses couleurs d’origine pour une nouvelle teinte orange rappelant les Smashing Pumpkins.
le marché actuel et les clones
Aujourd’hui on peut trouver une multitude de Big Muff, Electro Harmonix en ont proposé quasiment une trentaine à eux seuls. Encouragées par son circuit simple à modifier, de nombreuses marques ont fabriqué des clones. Parmi les plus connus : la Supa ToneBender ou la Ibanez OD-850 pour les vintage. On peut penser à la Earthquaker Devices Hoof fuzz ou encore la Battersea Distortion de chez ALH pour les clones récents.
Evidemment, on n’a pas pu s’empêcher de proposer aussi notre propre réinterprétation avec la Full Story, retraçant l’histoire de ces 7 versions mythiques grâce aux Tone Cards, avec de nombreuses autres fonctions supplémentaires.
4 replies to “L’histoire de la big muff à travers les ages”
chaillotthierry3
Salut l ‘ équipe Anasounds , et ben , la vidéo sur la Full Story m ‘ a tellement mis l ‘ eau à la bouche , que j ‘ ai passé ma commande dès le visionnage terminé ; encore BRAVO pour votre travail !!
Loick Jouaud
Salut,
Merci beaucoup pour ton retour, et profite bien de ta nouvelle pédale 🙂
Bonne journée,
Loick
quincy
Bonjour j’ai eu un énorme mal a trouver un magasin pouvant me la fournir le model collector full story , j’y suis arrivé après d’innombrables heures sur le net et ça en valait vraiment la peine le stackage de livraison me convient a merveille seul ou accoupler avec ma MXR TOMMORELLO POWER 50 un régal ayant des copies chinoise black rat , tubes screamer ts 9 ts 808 et silver horse et bien d’autres et en chaînant différents types de pédales ça sonne terrible mais aucune fuzz convainquante la full story le grall je joue sur un black star HT1 Métal avec différent type de guitare lp studio , CV Squier 50 ,1 marque Vintage type sg micro 57 , telecaster avec micro type Texas Special et type jazz master p 90 je suis au ange la pédale top pour moi même si je fais que de la musique de chambre je me régale , je m’éclate ,une jouissance un très grand merci pour ce produit exceptionnel un cadeau que je me suis fait pour mes 60 ans cordialement
Loick Jouaud
Salut,
Merci beaucoup pour ton retour, et profite bien de ta nouvelle fuzz 🙂
Bonne journée,
Loick